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écriture-participative - Un événement

Montpellier Journal | Libellule n°197

Salle de la Poésie, 9 rue de la Poésie, Le mardi 5 août 2025 de 08h00 à 09h00.

 

Pourquoi privilégier les logiciels libres pour réduire la fracture numérique en Afrique

L’Afrique, continent de jeunesse et d’innovations sociales, est aujourd’hui à un carrefour stratégique de sa transformation numérique. Alors que les manifestations high-tech se multiplient, telle que Fintech Mauritanie Hackathon, une question essentielle se pose: comment l’Afrique peut-elle bâtir une souveraineté numérique forte, autonome et inclusive? La réponse réside, en partie, selon nous, dans l’adoption massive des logiciels libres.

Les logiciels libres, souvent perçus à tort comme de simples alternatives gratuites, incarnent en réalité une véritable stratégie pour réduire la fracture numérique. Leur force réside dans leur code source accessible et modifiable par tous, permettant aux gouvernements, aux entreprises et aux communautés de pouvoir personnaliser, adapter et sécuriser leurs outils numériques selon leurs besoins spécifiques. Cette autonomie technologique est essentielle pour éviter la dépendance aux géants du numérique, qui contrôlent une majorité des infrastructures numériques mondiales. La dépendance expose à des vulnérabilités stratégiques, notamment en matière de contrôle des données, de souveraineté, mais aussi de politiques publiques. Montpel’libre et API peuvent aider à cela.

En Afrique, cette dépendance est d’autant plus problématique que la majorité des infrastructures numériques reposent sur des technologies étrangères. La transition vers des solutions open source offre une voie pour inverser cette tendance. Certaines initiatives de déploiements de solutions libres ne sont pas seulement des outils, mais de réelles solutions de créativité, d’adaptabilité et de souveraineté. Elles permettent à chaque pays de développer ses propres solutions adaptées à ses réalités, tout en favorisant l’émergence d’un écosystème local d’innovation. 

Depuis une quinzaine d’années, des acteurs engagés œuvrent pour promouvoir cette culture du Libre. Myriam Criquet, juriste et entrepreneure sociale, et Pascal Arnoux, informaticien et fondateur du groupe Montpel’libre, ont créé en 2021 les Rencontres Amicales Francophones du Logiciel Libre (RAFLL), réunissant aujourd’hui 20 pays francophones dont 15 en Afrique. Leur expérience montre que le Libre peut devenir un levier significatif pour la cohésion, la créativité et la compétitivité du continent. Ces rencontres, accompagnées par des projets éducatifs comme ceux de Montpel’libre et d’API: Action d’Intérêt Collectif, mais aussi, Ayiyikoh, Baobab Éducation, BabyLab, Senfablab, Ovillage, Ubunteam, Emmabuntüs, Yovotogo, Blolab ou Afrikalan et bien d’autres, ont permis de moderniser l’accès à l’éducation, de créer plus de 130 bibliothèques dans plusieurs pays africains et de démocratiser l’utilisation de logiciels libres pour l’éducation.

L’Afrique doit également s’appuyer sur ces technologies pour sécuriser ses données critiques. Le projet Smart Africa, avec son «cloud panafricain», illustre cette ambition: utiliser des solutions open source pour héberger et protéger des données essentielles, tout en développant une infrastructure numérique souveraine. Lors de la récente réunion à Kigali, les États membres ont adopté des stratégies pour accélérer cette transformation.

https://montpellibre.fr/docs/libellule197.pdf 

 

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